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Etudes scientifiques sur l’apport de la sophrologie et l’hypnose en soins palliatifs.

Les différents besoins des patients

L’origine de ces études vient de la constatation que les patients en soins palliatifs sont traités principalement de manière médicamenteuse, mais que ces traitements ne répondent pas à tous leurs besoins. Les besoins des patients en soins palliatifs ont été clairement identifiés par différentes études et sont les suivants :

Prise en charge :

Mais aussi :

Le corps médical dans son intégralité convient que la médecine allopathique seule ne peut subvenir à tous ces besoins. C’est pour cela que les médecines complémentaires trouvent leur place dans la prise en charge des patients en soins palliatifs. En 2006, c’est déjà 54% des patients atteints d’un cancer avancé qui avaient accès à ces thérapies complémentaires. Une autre étude faite en 2014 rapportait que 25% des 32 patients questionnés à l’hôpital de Genève (service de médecine palliative) utilisaient des médecines complémentaires.
Il est important de faire un travail en symbiose avec le patient, pour qu’il/elle dépasse ses peurs. L’objectif est l’amélioration de la qualité de vie, et non pas guérir.

Ces méthodes d’accompagnement peuvent être adressées aux patients mais aussi aux soignants et aux aidants. En effet, la démarche palliative est une démarche pluridisciplinaire, pour une prise en charge globale du patient. Nous offrons donc un accompagnement intérieur (le patient) mais aussi extérieur (son environnement soignant et aidant).
La sophrologie est très utile car elle va chercher là où sont les réticences, les oppositions du patient :
Grâce à la sophrologie, la personne va s’exprimer différemment, cela va permettre un apaisement, par la libération de ce qui ne voulait pas sortir, se libérer.
Le travail des soignants est facilité, car ils ont alors affaire à un patient plus ouvert, qui a plus confiance dans le personnel soignant, cela peut aussi favoriser les sorties, …

Pour le personnel soignant, les avantages sont considérables :

La douleur

Concernant la douleur, la stratégie thérapeutique classique repose essentiellement sur l’administration de doses parfois très importantes de morphine ou ses dérivés. Mais les effets secondaires (somnolence, nausées…) sont parfois aussi invalidants que la douleur elle-même.
Lorsqu’elle n’est pas contrôlée, la douleur peut affecter le sommeil, le niveau d’énergie, ainsi qu’amener un état dépressif, de l’anxiété, et donc réduire la qualité de vie. L’hypnose est une des thérapies complémentaires les plus souvent utilisées pour soulager la douleur. Des essais cliniques ont démontré l’effet positif de l’hypnose sur des patients en oncologie, qui permet également de réduire les douleurs induites par les traitements et la chimiothérapie, ainsi que celle causée par les gestes médicaux.
La plupart des études qui existent montrent aussi l’efficacité de l’hypnose sur la prévention des nausées et vomissements, notamment après la chimiothérapie. La dyspnée (essoufflement inexpliqué) réagit aussi très bien à l’hypnose et à la sophrologie car elle dépend souvent de l’état d’anxiété du patient, état généralement amélioré par la pratique de ces deux techniques complémentaires.

Au-delà du symptôme physique…la détresse existentielle

Transformer la Peur

La première demande est souvent de répondre à un besoin en lien avec un symptôme physique, mais très vite celle-ci évolue vers une prise en charge de la détresse psychologique, émotionnelle et existentielle du patient. Dans une étude publiée en 2014, il est expliqué que 1/3 des patients présentent des symptômes de stress post-traumatique (PTSD) après l’annonce du diagnostic, des traitements à envisager et l’hospitalisation. Jusqu’à 22% développent un vrai PTSD.
La détresse psychologique peut être réduite grâce à la sophrologie et à l’hypnose. Les étapes du deuil ou de l’annonce de l’imminence de la fin de la vie suivent différentes étapes décrites par Elisabeth Kubler-Ross, psychiatre suisse. Le patient traverse un état de choc, de violentes manifestations émotionnelles dans une phase dite de transition, puis l’acceptation et la préparation à la mort. Les apports de la sophrologie et de l’hypnose servent à la gestion des émotions, à l’amélioration de la communication et du fonctionnement social, à réaliser des petits objectifs facilement atteignables, à revivre sereinement son passé positif et se projeter dans un futur où les proches font face positivement à la perte de l’être aimé (notamment avec la méthode sophrologique de vivance du passé positif et futurisation libre). En ce qui concerne l’hypnose, 60% des patients testés ont déclaré avoir une meilleure capacité à faire face à leur maladie.
Il s’agit ici de reconnaître la Peur de la personne : peur de souffrir, peur d’être diminué, peur de quitter les proches, et bien sûr peur de mourir. La sophrologie Caycédienne est d’une aide immense pour s’approprier les outils pour dissoudre et/ou transformer ses peurs.

Des thérapies complémentaires utiles pour les proches également

S’occuper d’une personne en fin de vie est une expérience particulièrement difficile à vivre, apportant une charge de stress et d’anxiété, pouvant aller jusqu’à une extrême tristesse voire la dépression. Les séances de sophrologie et d’hypnose peuvent être réalisées en présence d’un proche, si le patient le souhaite. D’autre part, les proches peuvent bénéficier grandement de séances individuelles pour leur apprendre à devenir autonome dans la gestion de l’anxiété, et leur apprendre des protocoles simples visant à réduire la douleur du proche hospitalisé. Le sentiment positif de participer à l’amélioration de la qualité de vie du patient amène une diminution de leur propre détresse, et parfois un rapprochement entre deux êtres que la vie avait séparés.

L’étude conclut que la sophrologie et l’hypnose sont deux thérapies complémentaires qui ont toute leur place dans un service dédié à la fin de vie. Ce sont des méthodes dépourvues d’effets secondaires qui apportent de réels soulagements, notamment au niveau de la douleur et des symptômes physiques, mais aussi au niveau psychologique et existentiel.
« Hypnose et sophrologie en soins palliatifs » Alexandra Breitenstein & Justine Deront in Revue Internationale de soins palliatifs 2015/3 (Vol.30) pages 119 à 133.
« Sophrologie et accompagnement des personnes en fin de vie » Dominique Ducloux in InfoKara 2004/4 (Vol.19) pages 135 à 142.